J'ai fixé l'objet, tétanisée. Incapable de produire un son, ou de réflechir, seul mon instinct de survie en appelait vainement à tous mes sens.Je croisai le regard de mon nouveau prédateur, m'arrêtait dessus avec au fond des yeux une sorte de terreur et d'appel au secours. Un quart de secondes plus tard, je repris mes esprits et sautai hors du lit,trébuchant sur mes jambes devenues fragiles. Mais je ne me laissai pas bouleversée et mes muscles reprirent très vite du service. L'adrénaline me fit oublier la douleur, je m'élançai dans le couloir. Derrière moi, une voix -presque encore envoûtante- cria :

-noooon ! ne pars pas ! on ne te veut pas de mal !

je redoublai de vitesse, piquant un sprint dans le corridor et m'enfoncant peu à peu dans l'obscurité.